Environ 3 à 6% de la population seraient concernées par la dépendance sexuelle. Cette hypersexualité, caractérisée par la pratique d’activités sexuelles de façon répétitive et excessive, peut être identifiée et faire l’objet d’un accompagnement adapté. Quels sont les signes permettant de détecter une dépendance au sexe ?
Consommation excessive de pornographie, masturbation compulsive, rapports sexuels tarifés, voyeurisme, fantasmes obsessionnels (etc.) : l’hypersexualité se manifeste par une perte de contrôle sur les impulsions sexuelles, pouvant conduire à des conséquences négatives sur la vie personnelle, sociale et professionnelle de l’individu.
Les personnes peuvent alors se retrouver prisonnières d’un cycle de pensées et de comportements sexuels envahissants, malgré des tentatives répétées de les réduire ou de les contrôler.
Les symptômes de l’hypersexualité
La dépendance aux activités sexuelles peut se manifester à travers différents signes et comportements distinctifs. Voici huit signes clés pouvant alerter sur une possible hypersexualité :
1. L’excès d’activités sexuelles
Une personne dépendante au sexe passe un temps excessif à s’engager dans des activités sexuelles, qu’il s’agisse de rapports sexuels, de masturbation, de consommation de pornographie ou de discussions à caractère sexuel. Ce comportement peut souvent interférer avec les responsabilités et les engagements quotidiens, au point de prendre le dessus sur d’autres aspects importants de la vie.
2. L’obsession des pensées orientées vers le sexe
Les pensées sexuelles envahissantes sont un autre signe clé de la dépendance au sexe. L’individu peut se retrouver constamment à penser au sexe, planifiant ou fantasmant des activités sexuelles. Cette obsession peut nuire à la concentration sur d’autres tâches ou d’autres intérêts et ainsi créer une détresse significative.
3. L’utilisation du sexe pour réguler ses émotions (stress, colère, anxiété…)
Pour certains, l’activité sexuelle devient un mécanisme d’adaptation pour gérer des émotions désagréables telles que le stress, la colère, l’anxiété ou la dépression. Bien que le sexe puisse temporairement soulager ces sentiments, il ne résout pas les problèmes sous-jacents et peut conduire la personne à rentrer dans un cercle vicieux appelé cycle de la dépendance.
4. La négligence d’autres domaines de sa vie (famille, amis, travail, école, etc.)
Les priorités des individus hypersexuels peuvent se concentrer de plus en plus sur les activités sexuelles au détriment de leurs autres responsabilités et engagements. Ils peuvent ainsi progressivement négliger divers aspects de leur vie tels que les relations familiales et amicales, les performances au travail ou à l’école. Les loisirs et les activités qui étaient auparavant source de plaisir et de détente sont parfois également mis de côté.
5. Des comportements sexuels dangereux ou nocifs (illégaux, non protégés, grossesse non désirée, etc.)
Un signe préoccupant de la dépendance au sexe est l’engagement dans des comportements sexuels dangereux ou nocifs pouvant entraîner des conséquences graves et durables sur la vie et la santé de la personne. Cela peut inclure des relations sexuelles non protégées, l’exposition à des maladies sexuellement transmissibles, des activités illégales ou moralement répréhensibles, ou encore des grossesses non désirées.
6. La perte de contrôle sur l’activité sexuelle
Les personnes touchées par la dépendance sexuelle peuvent éprouver le désir d’arrêter ou de réduire leurs comportements sexuels compulsifs, mais elles se sentent incapables de le faire malgré leurs efforts. Cette incapacité à exercer un contrôle sur leurs impulsions exacerbe souvent les sentiments de désespoir et de frustration.
7. Des comportements manipulateurs, les mensonges, l’infidélité
Pour cacher leurs activités sexuelles compulsives, les personnes dépendantes peuvent recourir à la manipulation, mentir à leurs proches ou être infidèles. Ces actions peuvent sérieusement endommager la confiance et la qualité des relations avec les partenaires, les amis et la famille.
8. Le sentiment de culpabilité après l’activité sexuelle
Enfin, un signe fréquent de la dépendance au sexe est le sentiment de culpabilité ou de honte qui suit l’activité sexuelle. Ces sentiments négatifs peuvent alimenter le cercle vicieux où la personne utilise à nouveau le sexe pour tenter de se sentir mieux, conduisant à davantage de culpabilité et de honte par la suite.
Accompagner une personne sujette à l’hypersexualité
Compensation liée à des besoins affectifs, dépendance affective, dynamique familiale dysfonctionnelle, traumatismes, croyances personnelles, manque d’estime de soi, recherche d’intensité, etc. : les raisons sous-jacentes de la dépendance sexuelle peuvent être variées et il est intéressant d’aider la personne qui en souffre à les comprendre.
Pour appréhender et mieux gérer cette hypersexualité, plusieurs solutions existent :
- La thérapie individuelle et les groupes d’entraide : consulter un thérapeute spécialisé ou rejoindre des groupes de soutien peut offrir un espace bienveillant pour comprendre cette dépendance, être outillé et se sentir soutenu
- La création d’un plan de gestion des rechutes : préparer un plan pour éviter les rechutes potentielles et avoir une trousse à outils pour apprendre à gérer les cravings (envies obsédantes).
- La redécouverte des bases des relations saines : prendre le temps de revisiter ce qui constitue une relation saine et épanouissante afin de créer des relations durables, établir des modèles relationnels positifs, favoriser un équilibre émotionnel et travailler son autonomie affective.
- La pratique d’activités de relaxation : le yoga ou d’autres techniques de relaxation permettent de se concentrer sur le moment présent et de diminuer les compulsions sexuelles en favorisant une meilleure gestion du stress et des émotions.
L’équipe de Synergilibre offre un suivi personnalisé et pluridisciplinaire qui tient compte des besoins particuliers de chaque individu. Si vous souhaitez en savoir plus sur la dépendance sexuelle et nos accompagnements, nous vous invitons à prendre rendez-vous dès maintenant soit pour une consultation à la carte avec un de nos thérapeutes ou encore avec la directrice du programme pour les dépendances.