Les jeux de hasard et d’argent peuvent engendrer des addictions et avoir des conséquences néfastes sur les joueurs comme sur leur entourage. Comment détecter une pratique compulsive ? Quel est le fonctionnement d’une telle dépendance ? Comment apporter son soutien à un proche pour lequel cette pratique est devenue incontrôlable ? Notre analyse.
Poker, jeux à gratter, loterie, machine à sous… Chaque année, environ 4,2 millions de Québécois s’adonnent à des jeux d’argent et de hasard. Souvent perçus comme un simple divertissement, ces activités peuvent cependant devenir une source de dépendance pour certaines personnes.
On estime actuellement que 2 % des joueurs développent des comportements problématiques. Ce chiffre grimpe à 23 % chez les adeptes du jeu en ligne, et continue de progresser chaque année.
Cette tendance est liée à plusieurs facteurs : l’essor de l’offre de jeux en tout genre, la pression marketing qui nourrit l’espoir de gagner, l’hyperconnectivité, ainsi que des croyances erronées, comme celle de penser que plus on mise, plus les chances de gagner augmentent, ou que certains numéros finiront par sortir à force de persistance.
1) Détecter les signes d'une dépendance aux jeux de hasard et d’argent
Comment reconnaître les signes avant-coureurs de jeu compulsif?
Cette addiction comportementale peut effectivement prendre des formes variées et parfois subtiles qui rendent sa détection difficile. Cependant, certains indicateurs peuvent révéler une problématique, comme :
- Jouer de manière excessive et être obsédé par le jeu
- S’isoler progressivement de ses proches
- Négliger ses responsabilités professionnelles ou scolaires
- Ressentir de l’anxiété ou de la dépression en l’absence de jeu
- Avoir recours à des méthodes extrêmes pour se procurer de l’argent, comme le vol, les emprunts répétés ou encore le détournement
- Avoir des comportements manipulateurs ou mensongers
- Faire preuve d’agressivité ou d’irritabilité lorsqu’on ne joue pas
Ces indicateurs peuvent être renforcés par des facteurs personnels, tels que des antécédents familiaux de jeu, des troubles de santé mentale ou la volonté de fuir un quotidien difficile ou associé à une perte de sens.
2) Comprendre le cycle de la dépendance
Comprendre les signes et les mécanismes de l‘addiction est une première étape importante. En effet, lorsqu’on parle de dépendance, nous pensons généralement aux drogues ou à l’alcool. Pourtant, les dépendances comportementales, comme le jeu, agissent sur le cerveau de la même manière que certaines substances addictives. Le jeu excessif devient ainsi un moyen, par exemple, d’apaiser un mal-être ou d’éviter une situation stressante.
Comme avec l’alcool ou les drogues, le soulagement procuré par le jeu est temporaire. Dès que cet effet disparaît, les problèmes réapparaissent, souvent aggravés, et poussent la personne à rejouer pour retrouver ce sentiment superficiel de “bien-être”. Cela s’explique par le « cycle de la dépendance », relié à une perturbation du circuit de la récompense dans le cerveau.
Ce circuit fonctionne grâce à la dopamine, l’hormone du plaisir et du bien-être. Gagner aux jeux de hasard et d’argent libère une grande quantité de dopamine, incitant le joueur à rechercher de nouveau cette sensation de satisfaction. L’appât du gain joue un rôle clé : lorsqu’une personne gagne, elle veut parier plus pour remporter davantage. Mais en cas de perte, le joueur est tenté de continuer pour récupérer son argent, ce qui l’entraîne dans une spirale où il perd progressivement le contrôle.
3) Nos conseils pour accompagner un joueur compulsif
Dans notre entourage, il est fréquent de connaître quelqu’un qui joue régulièrement à des jeux de hasard et d’argent.
Afin d’agir en prévention et d’apporter votre soutien aux personnes concernées, voici quelques pistes concrètes pour réagir de manière aidante et réfléchie :
- Rester calme et réfléchir à son approche : avant d’aborder le sujet, prenez le temps d’analyser votre propre émotion. Évitez de vous mettre en colère ou de tenter de contrôler la situation, cela pourrait en effet aggraver le mal-être de votre proche ou entraîner une rupture dans votre relation. Il est toutefois important de vous protéger et de mettre des limites claires et constantes.
- Instaurer une écoute active : ouvrez le dialogue en permettant à votre proche de s’exprimer librement, sans jugement. Le but est de l’amener à prendre conscience de sa dépendance progressivement, sans le culpabiliser. Il est également important que vous puissiez lui exprimer vos émotions (peur, colère, inquiétude) de manière adéquate.
- Encourager à consulter un professionnel :psychologues ou thérapeutes spécialisés peuvent offrir un soutien précieux. Ils seront en mesure de proposer des solutions adaptées, comme un suivi thérapeutique ou, si besoin, un programme thérapeutique plus intensif sur plusieurs mois.
- Proposer de rejoindre un groupe de soutien : dans certains cas, participer à des groupes d’entraide peut permettre à la personne de se rendre compte qu’elle n’est pas seule et de partager son expérience avec d’autres qui vivent des situations similaires.
- Solliciter une aide pour vous en cas de besoin : vous pourriez rencontrer des difficultés à établir des limites et à communiquer avec votre proche. Dans ce cas, n’hésitez pas à solliciter une aide professionnelle pour vous accompagner dans cette démarche.
Programme en dépendance
Pour un accompagnement global et individualisé, le programme en dépendance vous donnera tous les outils et les ressources nécessaire pour vous aider à vous défaire d’une dépendance aux jeux de hasard et d’argent.
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