Vous est-il déjà arrivé de faire des achats compulsifs? Est-ce que cela vous arrive régulièrement, au point que vous expérimentez des difficultés à contrôler cette obsession et que vous vivez des répercussions sur votre vie?
Il s’agit peut-être ici d’oniomanie.
Le contexte sociétal influence nos achats compulsifs
Nous vivons dans une société où tout est fait pour nous pousser à l’achat. En plus de se faire marteler par des messages publicitaires partout et en tout temps, on nous parle de soldes récurrentes ou de prêts bancaires pour faciliter nos achats.
La vente en ligne a encore plus facilité ces processus puisque l’on peut désormais acheter n’importe quand, depuis n’importe où et à n’importe quelle heure.
L’origine de l’addiction aux achats réside souvent dans un mal-être plus profond mais comme nous sommes des êtres sociaux, il ne faut pas minimiser l’impact du marketing sur notre psychologie.
La sensation liée à l’achat est aussi à prendre en considération. Tout ce qui entoure l’achat peut induire de la satisfaction et de la fierté, le cerveau est alors à la recherche de cette sensation agréable. Pour autant, dans le cercle vicieux des achats compulsifs, lorsqu’on se procure quelque chose, la joie, le plaisir et la confiance en soi ne sont que temporaires :
La culpabilité et la honte d’avoir acheté quelque chose dont on n’avait pas vraiment besoin prend le relais et affecte alors notre santé mentale.
Qui souffre d’oniomanie?
6 à 7 % de la population souffriraient d’oniomanie, ces pulsions d’achats compulsifs, fréquentes et irrépressibles. Cette addiction débute souvent à l’adolescence, à un moment où on construit son identité, sa personnalité et où le marketing montre l’achat comme une façon de s’intégrer, de plaire au groupe, d’appartenir.
On remarque par ailleurs que l’achat compulsif est un peu plus présent chez les femmes, probablement parce que l’apparence est plus valorisée et présentée par la société comme primordiale.
Ce qui se passe au niveau du cerveau lors des achats compulsifs
Le cortex préfrontal sert à gérer ses émotions, à contrôler ses impulsions et à amener du rationnel dans la prise de décision. Dans le cas de l’oniomanie, cette zone du cerveau est dysfonctionnelle et c’est l’impulsivité de l’émotion et l’envie de reproduire la récompense qui prennent le dessus.
Même si on entend une petite voix (bien loin, en arrière) qui nous dit que ce n’est pas la chose à faire, on est incapable de l’écouter. C’est pour cela qu’on parle d’achat compulsif.
La sensation de récompense prime sur l’objet acheté
Dans l’achat compulsif, l’objet acheté n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est l’achat, le moment de la transaction où l’objet devient le nôtre.
Ce qui engendre l’addiction, c’est la sensation de soulagement qui est créée par l’achat et que l’on cherche à reproduire de plus en plus souvent.
C’est donc avant tout l’excitation de l’achat qui est recherchée et qui explique la répétition.
Fuir les conséquences par la cause des problèmes
L’oniomanie (achats compulsifs) est souvent observée en parallèle avec un trouble de l’anxiété, un trouble alimentaire ou un état dépressif. Les perturbations hormonales ou les facteurs héréditaires peuvent aussi faire partie des facteurs aggravants.
Plus on achète de façon compulsive et irrépressible, plus on s’endette, plus on a des problèmes: financiers, familiaux et autres, et plus les effets dommageables sur nous et sur notre entourage se font sentir.
Les conséquences de l’oniomanie peuvent être :
- l’endettement ou d’autres enjeux financiers
- les risques judiciaires (impayés, vols, prostitution, etc.)
- l’isolement
- la culpabilité, la honte
- le déni
- les troubles anxieux
- le sommeil ou l’appétit perturbés
Quelle solution est ensuite utilisée pour fuir l’accumulation de ces problèmes? L’achat compulsif.
On observe donc un phénomène de cercle vicieux
Des pistes qui donnent espoir
Relativement nouvelle, l’oniomanie commence à être reconnue. Certaines lois pourraient aider à encadrer des pratiques commerciales nocives (ex : fast fashion) qui ont un impact environnemental en plus d’un impact psychologique.
Les personnes qui souffrent d’oniomanie peuvent obtenir du soutien. Voici des exemples :
- En parler à un médecin
- Consulter un thérapeute spécialisé ou un psychologue
- Rejoindre des groupes de parole
- Suivre un programme thérapeutique en ligne comme celui de Synergilibre
- Se tourner vers des approches de santé alternatives comme l’hypnose ou la naturopathie
- Avoir un plan de match en cas d’envie irrésistible de recourir à un achat. Par exemple, en notant dans un carnet : l’envie du moment, l’émotion que vous vivez, le contexte, vos motivations à ne pas succomber, mais aussi en essayant des activités alternatives, en appelant quelqu’un qui peut vous aider, en donnant sa carte bancaire à son.sa partenaire, etc.
- Trouver d’autres moyens plus constructifs de combler le vide, de renforcer votre confiance en soi et d’être joyeux
Sources :
- https://www.coreadd.com/post/qu-est-ce-que-l-oniomanie
- https://www.slate.fr/story/266053/oniomanie-oniomane-acheteurs-compulsifs-maladie-trouble-psychologie-traitement-consommation
- https://www.linfodurable.fr/conso/comment-modifier-les-comportements-des-consommateurs-face-la-fast-fashion-44299
- https://www.985fm.ca/audio/636887/roulement-de-main-d-oeuvre-ca-brise-toute-tentative-de-syndicalisation