Je ne me suis jamais considérée comme alcoolique, dans mon cas c’était plutôt une histoire d’abus.
Au départ c’était festif, puis très festif (tous les jours), puis c’est devenu une habitude, puis un impératif. Il était inimaginable de faire la fête sans boire de l’alcool et inadmissible d’acheter une boisson sans alcool, c’était jeter de l’argent par les fenêtres!
Il y avait aussi une certaine influence sociale « tu vas bien prendre un verre avec nous! ».
Mais c’est devenu une problématique au niveau de ma santé: bronchite chronique, foie engorgé, fatigue, irritabilité, etc et aussi au niveau de ma personnalité, je ne savais plus qui j’étais.
Au fond de moi, je savais qu’il fallait que ça s’arrête. J’avais du plaisir à festoyer mais je m’éloignais de moi-même et je ne prenais pas soin de moi. Je savais que ça cachait un malaise, un mal être… comment et pourquoi boire autant!?!
Le prétexte était-il la fête?
Qu’est-ce que je voulais fuir?
Je suis partie voyager, je me suis extraite de mon milieu, et c’est comme ça qu’aujourd’hui, plusieurs années après, je ne bois quasiment plus, mon corps réagit fortement lorsque je prends de l’alcool, on dirait qu’il ne me laisserait plus abuser tel que j’ai pu le faire, il se souvient…
Je réalise que ce que je fuyais c’est moi-même, je ne voulais pas me rencontrer, c’était trop souffrant de travailler sur mes blessures, c’était trop de travail et je n’avais pas d’aide à ce moment-là.
Mes parents ne m’ont pas donné les clés pour vivre une vie épanouie, pour avoir des relations saines et pour m’aimer moi-même.
Leur manque d’écoute, la non-considération de mes émotions a fait en sorte que je n’avais pas appris à m’écouter et à prendre soin de moi.
Leurs problèmes étaient toujours plus importants et finalement moi je n’étais pas importante à mes yeux.
Par moi-même, grâce à mes lectures, à l’écriture, à des rencontres et des prises de conscience, j’ai changé…
J’ai appris à m’aimer et à aimer les autres davantage.
Je ne suis pas intéressée à me fuir aujourd’hui, mais plutôt à explorer mon être intérieur.
Ce fut un long travail sur soi mais si enrichissant! Et ce n’est jamais terminé…
L’amour de la liberté, de soi, des autres, de la nature, des êtres vivants, de l’instant présent est maintenant mon ultime but!
Je vous le souhaite, l’Amour vous remplit l’âme, il vous enlève l’envie de vous remplir d’alcool ou d’autres choses.
Amicalement,
Violette C.
Merci Violette pour ce beau texte si touchant! Ton témoignage donne le ton à ce blog qui se veut justement être un lieu de partage d’expériences mais aussi une façon de se reconnaître dans l’histoire des autres. L’écriture est thérapeutique pour soi-même et si elle peut aider les autres alors tant mieux!